Sur le livre d'or

 

Un conservateur de musée, qui avait longuement observé mon travail,

m’a gentiment offert ces quelques lignes poétiques pour l'une de mes

expositions de «peintures structurelles" en musée :

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«Elle est passée à travers le miroir et en est revenue
Elle ne veut pas tout nous dire
Seulement nous murmurer des choses sur ce qui se passe

au-delà des  choses mais silencieusement
alors on devine
que l'on passe à travers des portes voilées de silence bruissant
sous des colonnades anciennes abandonnées au vent
et à la lumière
et à l'éparpillement des choses
où la mer éclabousse des marches vides qui mènent là où doit s'arrêter son message.

Elle ne peut plus, elle ne veut plus nous le dire
où alors malgré elle
et on se doute que là est plein de musique, que des enfants passent
souriants avec d'étranges cerfs-volants, Orphées avant Eurydices
ils se meuvent au ralenti dans le silence et ne parlent pas mais on les entend pourtant
Elle s'est évadée mais elle rentre pour nous
pour nous dire, pour nous murmurer, pour nous suggérer,
et c'est si difficile de nous dire sans nous dire
qu'elle va jusqu'au déséquilibre, qu'elle pousse les murs et qu'ils se
déforment, qu'elle pousse la toile
que l'on bascule, que l'on se perd dans un espace qui n'est pas le nôtre
que la pesanteur nous manque
alors elle nous rassure en simplifiant ce qu'elle ressent complexe, enjouant du bleu paisible

et de l'ocre terrien,
il y a donc bien un ciel et une terre et une mer où les radeaux échouent
et l'on respire
alors elle nous inquiète car les choses se meuvent, se croisent paisibles mais étranges,

identifiables mais secrètes, durables et éphémères
car l'on sent qu'elle nous dit des choses qu'elle ne sait pas savoir
mais qu'elle doit transmettre
Elle s'est révoltée, doucement, s'est affranchie, est partie
mais les sens la rappellent, la retiennent
ou peut être l'amour de nous
alors elle revient et elle sent qu'il faut qu'elle nous raconte
qu'elle rêve tout haut
et elle le peint
et elle nous en fait le don."     Monique .Bussac.

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